Les compositeurs fous
sam. 12 août
|Cloître de la Collégiale
Ensemble Post scriptum Romain Mayor, direction Dana Howe, théorbe Sixième concert du Festival d'été de la Collégiale Entrée libre - collecte
Heure et lieu
12 août 2023, 18:00
Cloître de la Collégiale, Rue de la Collégiale, 2000 Neuchâtel
À propos de l'événement
Programme:
Alessandro Piccinini (1728-1800)
Toccata VI
Carlo Gesualdo (1566-1613)
Deh, Come invan sospiro
Robert Schumann (1810-1856)
Der König von Thule, op. 67
Heidenröslein, op. 67
Zahnweh, op 55
Alessandro Piccinini
Toccata Cromatica
Bellerofonte Castaldi (1580-1649)
La Folia
Hugo Wolf (1860-1903)
6 Geistliche Lieder nach Gedichten von Eichendorff
Bellerofonte Castaldi
Tasteggio soave
Carlo Gesualdo
Gagliarda del Principe di Venosa
Resta di darmi noia
Robert Schumann
Der Traum, op 146
Der Schmidt, op. 145
Gute Nacht, op 59
Les madrigaux de Carlo Gesualdo, les symphonies de Robert Schumann, les Lieder d’Hugo Wolf : tant de musique si suave à nos oreilles… et pourtant, elle fut écrite par des compositeurs notoirement fous !
Le grand pianiste et compositeur allemand Robert Schumann souffrait probablement d’un trouble bipolaire ou de schizophrénie, ce qui l’amènera à tenter de se suicider en se jetant dans le Rhin avant de terminer sa vie dans un asile psychiatrique. Hugo Wolf, compositeur autrichien, consacra sa vie à écrire des Lieder, dans l’ombre de Schubert, Brahms et Schumann, et dans un état oscillant entre la dépression et l’euphorie car il était atteint de cyclothymie. C’est toutefois à Carlo Gesualdo que revient probablement la palme du compositeur le plus fou (et dangereux). Prince d’une illustre famille napolitaine, luthiste et compositeur de génie, il massacra brutalement sa femme et son amant en 1590, puis s’infligea de régulières séances de flagellation pour « chasser les démons ».
C’est donc une question fort simple qui constituera la ligne directrice de ce concert : quel est le point commun entre la musique de trois compositeurs considérés comme « fous » ? Malgré l’échelle de temps d’environ trois siècles entre ceux-ci, il faut bien admettre que leurs musiques respectives comportent de nombreux points communs. Peut-être ce petit grain de folie musicale ?
Réuni pour la première fois en 2007 par Romain Mayor, l’ensemble Post Scriptum a pour répertoire de prédilection les musiques des 20e et 21e siècles mises en relation avec le répertoire ancien. On a notamment pu l'entendre dans un concert mélangeant Arvo Pärt et musique médiévale, le Golgotha de Frank Martin, un programme associant compositeurs contemporains et motets de Mendelssohn, Le Laudi di San Francesco d'Assisi du compositeur suisse Hermann Suter, la Messe pour double chœur de Frank Martin associée à des polyphonies sur les mélodies du Psautier de Genève, l'oratorio Elias de Mendelssohn, neuf pièces sacrées tirées de la Selva Morale de Monteverdi, ainsi que le Requiem de Mozart et quelques extraits de Verdi, Mascagni et Bellini au Japon et à Genève. Plus récemment, l'ensemble s'est associé au Concert Brisé pour une série de concerts autour de la Missa l'Homme Armé de Josquin des Prés et des Chansons Françaises de Francis Poulenc, puis avec le pianiste Christian Chamorel pour un programme Schubert et Brahms. Pour chaque projet de concert, le chef reforme l'ensemble selon les besoins du répertoire abordé. L'effectif choral peut varier, allant du petit ensemble vocal mélangeant chanteurs professionnels et amateurs de bon niveau à un chœur de plus grande dimension.
Après plusieurs années de guitare classique, Dana Howe a débuté l’étude des instruments à cordes pincées anciens au Centre de Musique Ancienne de Genève dans la classe de Jo- nathan Rubin, où il a obtenu un Bachelor of Arts, un Master de concert et finalement un Master d’enseignement instrumen- tal. Il a également bénéficié de l’enseignement de Hopkinson Smith, Rolf Lislevand et Crawford Young lors de master class. Il joue de plusieurs instruments dont le luth renaissance et ba- roque, le théorbe et la guitare baroque, ainsi que des instruments moins connus comme le cistre et la guiterne. En plus de son activité d’enseignement du luth, il joue régulièrement en Suisse et à l’étranger avec divers ensembles de musique ancienne. Il fait partie de l’ensemble de musique médiévale Ballata (FR), du Ridotto Musicale (FR), qui propose des mises en musique de textes de la Renaissance, de Il Dolcimelo (CH) sous la direction de Ludwig Wicki. Il s’est produit notamment au festival Oude Muziek de Utrecht, aux festivals Soirs d’Automne et Luths & Théorbes à Genève et à l’opéra de Lausanne sous la direction de Gabriel Garrido.